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Neak Niyri pirsa Khmer té? (Est-ce que vous parlez khmer ?)

  • Photo du rédacteur: Agathe
    Agathe
  • 4 déc. 2019
  • 4 min de lecture

Élément indispensable pour s'intégrer dans un nouveau pays, comprendre sa culture et surtout s'acheter à manger; j'ai nommé l'apprentissage de la langue ! Au Cambodge, le khmer est la langue officielle même si fort heureusement pour moi, à Phnom Penh, on peut baragouiner un peu d'anglais. Et sinon, ici comme ailleurs, on mime !



La bête noire : la prononciation


Quand un "baraing", c'est ainsi que les cambodgiens appellent les "français" et par extension toute personne de type caucasien, essaye d'apprendre le khmer, il se heurte immédiatement à un problème de taille : la prononciation. Contrairement au chinois, ce n'est pas une langue tonale, il n'en demeure pas moins que la majorité des sons nous sont étrangers en tant qu'occidentaux. Les sons viennent principalement de la gorge, chose à laquelle nous ne sommes habitués ni en français, ni en anglais. Le khmer utilise notamment beaucoup de "ng" et de "tch", des sons difficile à reproduire. Pour ce qui est des voyelles, il existe une grande variété de "o", de "aï" et de "a" (ouverts, fermés...) qui à mon oreille sonnent tous exactement pareils ! La difficulté majeure vient du fait que le khmer n'utilise pas l'alphabet latin (d'ou les sons différents tout ça tout ça) et qu'il est donc impossible de transcrire un mot ou une phrase en khmer de manière "correcte" avec notre alphabet. On ne peut donc que faire à l'oreille ce qui reste très subjectif. Un cambodgien lui-même transcrira rarement un mot de la même façon que son voisin.



L'alphabet khmer



J'ai commencé à l'évoquer, l'alphabet khmer n'a strictement rien à voir avec l'alphabet latin. Heureusement pour nous, beaucoup de panneaux sont bilingues et on se repère donc plutôt facilement. Pour le décrire schématiquement, l'alphabet khmer se compose de 33 consonnes qui dispose chacune d'un "pied", une version réduite qui parfois n'a rien à voir avec la version initiale. C'est cette dernière forme qu'on utilise lorsque veut associer 2 consonnes à la suite comme "tr" ou "pl".



Les voyelles quant à elles correspondent souvent à des tirets ou des points au-dessous ou au-dessus de la lettre (il existe aussi des voyelles dites entières qui sont comme leur nom l'indique des lettres à part entière mais ne complexifions pas les choses !) . C'est une logique assez difficile à comprendre pour un occidental car il y a beaucoup plus de signes à prendre en compte autour d'un même caractère alors que nous sommes surtout habitués aux accents (aigu, grave, trëma...). Pour schématiser, on peut dire qu'il y a une lecture à la fois horizontale et verticale du caractère. Difficulté supplémentaire dans la lecture du khmer : il n'y a pas d'espace entre chaque mot, seulement de temps en temps pour faciliter la lecture (l'équivalent de nos virgules peut-être) et il y a peu de ponctuation. Maintenant que je vous ai bien embrouillés, parlons construction de phrases et de mots.




Construction de phrases et construction de mots

Si l'alphabet khmer est difficile, la grammaire et la conjugaison sont des jeux d'enfants pour un francophone. Pas de conjugaison ou presque, le passé et le futur sont le plus souvent marqués par l'utilisation de compléments de temps (hier, il y a une heure, mardi prochain...). Pour ce qui est de la construction de la phrase, il n'existe pas de pronom ce qui est assez déstabilisant au premier abord.

Le khmer est une langue très précise mais surtout absolument pas synthétique. A une phrase simple Sujet + Verbe + Complément, on ajoute une foultitude de mots pour préciser sa pensée ce qui fait des phrases très longues et avec beaucoup de répétitions. Par exemple, un khmer ne dira pas "J'ai des soeurs" mais littéralement "J'ai petites filles moi trois" = "Khnioum mirne poane srey khnioum baï", il précisera toujours si elles sont plus ou moins âgées (c'est indispensable à la construction du mot) et la quantité (puisqu'il existe pas de pronom indéfini). Les mots sont eux-mêmes des mots valises pour la plupart. Par exemple exemple: une casserole se traduit littéralement par "marmite avec un bras", un avion par "un bateau volant".... Vous l'aurez compris, le khmer est une langue imagée et qui nécessite un vocabulaire fourni !



Héritage français



A propos du vocabulaire, il est amusant d'observer quelques mots issus du protectorat et qui sont toujours utilisés aujourd'hui par les cambodgiens. Le champ lexical de la construction est assez représentatif : "ciment", "tuyau", "ampoule", "lavabo", "carreau"..., celui de la médecine aussi, on dit "pharmacie", "docteur"... Les noms des aliments importés depuis la France également (logique me direz-vous !) : "café", "pomme", "chocolat", "pain", "sirop"... vous pourrez les demander facilement mais de là à vous en procurer des bons c'est une autre histoire. Tout ce qui est unités de mesure aussi et c'est bien pratique ! On compte donc le poids en kilos et les longueurs en mètres. "Sac à dos" est également un mot transparent de même qu'"éponge", "bic", "boule" (pour la pétanque), etc... Du vocabulaire donc mais pas vraiment assez pour tenir une conversation !



Quelques phrases pour débuter


Vous avez prévu de venir me voir au Cambodge ? Riche idée ! Voici quelques phrases pour vous dépatouiller dès votre sortie de l'aéroport.


"Tchoum rib sour" ou "Soussedey" : Bonjour

"Sok Sabay té?" : Comment ça va ? - ce à quoi on peut répondre : "Sok Sabay" : ça va, "Sok Sabay Na" : ça va très bien ou "At Sok Sabay té" : ça ne va pas.

"Orkun" : Merci ou "Orkun Tcharane": merci beaucoup

"Tchâ" (pour les filles) et "Bâ" (pour les garçons) : oui, "Até": non

"Talay ponemane ?" : Combien ça coûte ? - "Thalay Na": c'est très cher

"At trovka": je n'ai pas besoin (très utile quand on vous propose un tuk tuk à chaque coin de rue)

"Tchinane" : c'est bon ou "Tchinane na" : c'est très bon - les camobdgiens l'utilisent très souvent pour la nourriture

"Khnioum at nyiri pirsa khmer": Je ne parle pas khmer, si votre prononciation laisse les cambodgiens pantois et qu'ils commencent à vous parler khmer, sachez les détromper





Je ne prétends pas du tout dispenser des leçons khmer, je commence tout juste à me débrouiller mais j'espère que ces quelques lignes vous auront fait voyager. Tchoum rib lir ! (Au-revoir !)




 
 
 

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